Unité opérationnelle de la Marine nationale, le Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) est, avec la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), la deuxième formation militaire mise à la disposition des installations civiles pour protéger contre le feu, les accidents, catastrophes et calamités de toutes sortes les populations des zones placées sous sa responsabilité.
Outre les seize arrondissements de la ville de Marseille, la zone de responsabilité du Batailon de marins-pompiers s'étend aux communes rattachées d'Allauch, de Septèmes-les-vallons, de Plan-de-cuques, de la Penne-sur-huveaume et des îles du Frioul. Sur le plan opérationnel, le Bataillon met en oeuvre sept secteurs d'intervention. Quatre secteurs "ville" (1ère, 2e, 3e et 4e compagnie), un secteur portuaire et maritime (5e compagnie), un secteur portuaire et industriel sur le complexe Fos-sur-mer, Port-de-bouc (7e compagnie), un secteur aéroportuaire sur l'aéroport de Marignane (10e compagnie). Quatre autres compagnies, aux-quelles ne correspondent pas de secteurs d'intervention, sont plus spécialement chargées du soutien logistique ou de missions spécifiques.

Le bateau-pompe Lacydon, ange gardien
de l'espace maritime marseillais.

La 5e compagnie du Bataillon, dite "compagnie portuaire et maritime", inclut la caserne de La Bigue ainsi que les postes Mirabeau, de la Pointe-Rouge et de l'île du Frioul. La caserne de La Bigue héberge le PC de la compagnie. Implantée sur les quais du port autonome de Marseille, sa vocation est triple : terrestre, aérienne, maritime.
La mission terrestre du centre de secours s'étend sur un secteur comprenant les docks du port de la Joliette ainsi qu'un quartier de la ville jusqu'à l'Estaque. Ce centre de secours dispose d'un fourgon-pompe tonne léger (FPTL) faisant office de premiers-secours, d'un fourgon-pompe tonne (FPT), d'une échelle pivotante automatique (EPA), d'un véhicule de secours aux asphyxiés et blessés (VSAB).
La vocation aérienne de La Bigue est représentée par l'hélicoptère qui stationne en permanence sur l'aire d'atterrissage de la caserne.

Comme tous les corps de pompier du Midi de la France, une part importante de la mission des marins-pompiers de Marseille est consacrée à la lutte contre les incendies de fôrets qui ravagent périodiquement les environs de la ville. L'emploi de cet hélicoptère bombardier d'eau (HBE) permet de rendre leurs interventions plus efficaces. L'hélicoptère peut également être utilisé comme dévidoir aérien dans les zones d'accès difficiles en permettant d'établir 600 mètres de tuyaux. Le gain de temps peut aller jusqu'à trente minutes. Quant au gain de fatigue pour le personnel, il est inestimable...
C'est en 1960 que les hommes-grenouilles sont apparus au BMPM. Instruit à l'école de plongée de la Marine nationale de Saint-Mandrier ils forment l'une des six sections opérationnelles spécialisées

(SOS) dont dispose le Bataillon pour couvrir la totalité de ces missions. Une partie de la SOS plongée est stationnée à la 5e compagnie portuaire où elle arme les vedettes Gyptis et Bonne-Mère, ainsi que la vedette de commandement et d'interventions nautiques Roi Nann. Deux unités de plus forts tonnages sont également amarrées au quai de La Bigue : les bateaux-pompes Pythéas et Lacydon.
Le premier intervient essentiellement pour les feux portuaires. Le second plus spécialement pour les sinistre au large, les secours en mer et, en règle générale, pour les opérations nécessitant de gros moyens.
Fleuron de la flotille du Bataillon, le Lacydon a été lancé à Port-de-Bouc le 27 avril 1964. Long de 40 mètres, large de 8, il déplace 490 tonnes et sa vitesse est de 14 noeuds (26 k/h).

Il est équipé d'une échelle pivotante automatique de 32 mètres.
Tous les canons et les collecteurs pour lances d'incendie sont branchés sur quatre pompes qui aspirent directement l'eau de mer, assurant une alimentation immédiate.
Son formidable potentiel hydraulique fait également de lui un super engin grande puissance qui peut intervenir lors des feux terrestres. Le Lacydon peut fournir 2000 mètres cubes d'eau par heure, soit l'équivalent de plus de seize engins grande puissance ! Véritable magasin flottant, le bateau pompe transporte une importante quantité de matériels et d'accessoire, ainsi que quinze mille litres de produits émulseur, mille cinq cents kilos de poudre et sept cents mètres cubes de gaz carbonique.