Le siège du Crédit Lyonnais s'embrase
Une forte concentration de matériel
informatique très combustible et fumigène,
dans une "salle des marchés
boursiers" placée au coeur d'un des plus grands édifices
de la capitale, tout
était réuni, le dimanche 5 mai 1996, pour entraîner ce que la presse
a décrit
comme l'un des plus grands incendies parisiens de l'histoire du
siècle.
Construit en 1876, le bâtiment de pierre et d'acier qui abrite le siège du Crédit Lyonnais, vaste quadrilatère de 9600 m², affiche 183 mètres dans sa plus grande longueur, alors que sa coupole de verre culmine à 38 mètres de hauteur. Son escalier monumental est à double vis. Ses sept étages, essentiellement constitués de bureaux, sont assis sur la plus grande salle des coffres d'Europe. Une équipe de sapeurs-pompiers privés permanents dispose de matériel de lutte (extincteurs, lances...) et d'un sytème de détection surveillé à partir d'un poste de sécurité. 8h25 : un détecteur de la salle des marchés, placé au premier étage du bâtiment, alerte le service de sécurité : une importante fumée noire remplit la salle de 1200 m², bourrée de centaines d'ordinateurs. Les secours de la caserne voisine stoppent quelques minutes plus tard rue Choiseul. Les agents de sécurité les guident jusqu'à l'étage qui s'enfume déjà. La chaleur est importante, le feu invisible. Les sapeurs-pompiers tentent d'en faire le tour mais avancent difficilement. Progressivement, la fumée qui se répand dans les étages supérieurs et au sommet des coupoles commence à filtrer à l'extérieur. |
Les grandes échelles se
déploient, mais la violence |
Des sapeurs-pompiers
se positionnent rue de Gramont, où l'une des baies vitrées a explosé
sous la poussée des flammes. |
Durant près de trois heures, les sapeurs-pompiers accumulent les renforts. Déjà, plusieurs d'entre eux, intoxiqués sont emmenés au "poste médical avancé" installé dans une brasserie voisine, investie par les équipes médicales. Il est environ 11h. tout va alors très vite : des bureaux, chauffés depuis des heures par les fumées brûlantes, s'embrasent. La première baie vitrée explose sous la poussée des flammes. C'est un déchaînement de feu et de fumée qui se lance à l'assaut de l'édifice. De la cour centrale s'élève un immence panache de fumée. |
Les grandes échelles se déploient face aux flammes, sous une pluie de verre et de débris. Vers 13 h, un sourd grondement sélève du coeur du bâtiment : la lourde dalle qui coiffait la salle des marchés, couverte d'un jardin planté d'arbres, vient de s'écrouler, traversant les planchers jusqu'au premier sous-sol de la salle des coffres. Les équipes qui, à chaque étage, tiennent dans des conditions épouvantables, ne peuvent plus empêcher l'incendie de se généraliser progressivement. A partir des escaliers, de nombreuses lances sont établies afin de constituer des "lignes d'arrêt", appuyées, à l'extérieur par des lances sur les grandes échelles. Il faudra attendre 16 h 30 pour constater une notable amélioration sur tous les fronts. Quelques extensions du feu seront encore combattues jusqu'à 18 h 45. Le feu est enfin "circonscrit" vers 20 heures par une trentaine de lances, pour être éteint vers 3 h, le lundi 6 mai. |
Il est 11 h. Derrière les baies
vitrées, |